Un petit Poucet fier de ses résultats
Je le dis souvent, non sans une pointe de fierté, Wapinvest figure tel un Petit Poucet dans le paysage des Invests publics wallons. Petit par la taille de son équipe, certes, mais pas par celle de ses résultats : l’exercice qui s’est achevé en juin 2022 en témoigne assurément !
La flexibilité et l’énergie déployée par nos collaborateurs auront ainsi permis d’engranger des résultats record : près de 28 millions d’euros (+ 47% par rapport à l’exercice précédent !) ont été effectivement libérés dans le cadre de 152 dossiers d’investissement ; le tout en générant une marge positive !
Le bilan des cinq dernières années renforce ce satisfecit : le nombre de dossiers étudiés et acceptés a plus que doublé, pendant que les montants libérés étaient multipliés par trois ! Sur ce seul exercice, le montant moyen de nos interventions était de 310.000 euros, avec des dossiers débutant à 15.000 euros…
Une petite équipe donc, que Zoé Delhaye est récemment venue renforcer en tant qu’Attachée de Direction, et à qui je souhaite ici à nouveau la plus cordiale bienvenue ! Une équipe qui ne joue pas seule sur le terrain, puisqu’elle est soutenue par un Conseil d’Administration particulièrement attentif et diversifié dans ses compétences. Je m’en voudrais à ce stade de ne pas saluer l’arrivée de Colas Fockedey, dirigeant de la société de logistique éponyme, et d’Arnaud Bonnel, président de la FEVIA Wallonie – Fédération de l’industrie alimentaire – parmi nos administrateurs. Ils consolident notre représentativité territoriale et notre champ d’expertise dans les domaines de l’agroalimentaire, du transport et de la logistique, des secteurs particulièrement représentés sur notre territoire.
Bien entendu, si les bons résultats de Wapinvest constituent le témoin d’une volonté d’investir, ils sont aussi le reflet des besoins nés de la crise sanitaire, et des tensions géopolitiques majeures ayant impacté les prix de l’énergie, avec des répercussions concrètes sur le terreau économique de Wallonie picarde : marges entamées, difficultés d’approvisionnement, prix des matières premières en hausse, marchés affectés, consommation en berne…
Nous avons ainsi injecté pour près de 11,3 millions d’euros en fonds de roulement dans ces PME, et accordé près de 200 moratoires, au cas par cas, pour soulager nos entreprises d’une charge d’emprunt, et ce en moyenne durant quatre mois. Un exemple concret : dès le printemps 2022 et les premiers stigmates de l’invasion russe en Ukraine, la savonnerie Vandeputte a vu s’envoler le prix du lin, dont il extrait l’huile. Le Conseil d’administration de Wapinvest a dès lors pris la décision de l’aider, en partie en capital, en partie via le crédit. Vandeputte ne figurait pas dans notre portefeuille, mais nous avons privilégié avant tout le maintien de l’emploi régional…
Ensemble avec le numérique, les secteurs de l’agroalimentaire et de la logistique représentent bon an mal an près de 20% des interventions de Wapinvest en faveur des PME. La Wallonie picarde affiche ainsi par exemple un secteur brassicole qui fait florès depuis des lustres, à l’instar de la Brasserie Caulier. L’entreprise familiale a bénéficié cette année d’une intervention à hauteur de 2,2 millions d’euros pour financer l’extension de ses installations péruwelziennes, et tripler sa capacité de production à l’horizon 2025 – le succès de la Paix Dieu n’étant pas étranger à cette belle croissance.
A côté des crédits sous toutes leurs formes, les prises de participation constituent l’autre cheval de bataille de notre Invest. Notre tissu industriel est davantage composé de PME familiales, et il nous faut encore parfois convaincre qu’en plus de renforcer les fonds propres, une prise de participation de Wapinvest apporte une vision d’hélicoptère, de long terme, un réseau de partenaires et clients potentiels dans notre portefeuille, et de la crédibilité en termes de gouvernance. Ceux qui y ont goûté ne le regrettent pas ! Notre consolidation dans le capital de MySkillCamp (plateforme innovante d’apprentissage en ligne, fleuron numérique en Wallonie picarde) ou de Botalys (ferme hydroponique verticale brevetée pour la culture de plantes médicinales de grande pureté) en témoigne.
Aussi, fin 2021, Wapinvest a complété son outillage au profit des entreprises, en collaboration avec les intercommunales de développement Ideta et IEG : ensemble, nous avons porté Sowapimmo sur les fonts baptismaux. Détenant 60% de ce fonds immobilier transversal pourvu d’un capital d’un million d’euros, Wapinvest entend permettre aux PME de Wallonie picarde de se doter, avec beaucoup de souplesse, des infrastructures immobilières dont elles ont besoin pour accélérer leur développement. Réhabilitation de friches industrielles ou commerciales, acquisition de réserve foncière dans les centres urbains pour y reloger de l’activité, prise de participation dans certains projets immobiliers structurants… Les projets de ce fonds seront basés sur des partenariats avec le secteur bancaire et les entreprises actives dans le développement immobilier, sous la forme de partenariats public-privé.
Pour conclure, le Gouvernement wallon, dans une récente note, rappelait ainsi que les Invests ont su « créer un réseau de proximité et de subsidiarité pertinent à l’échelon local entre les diverses forces en présence : les entrepreneurs, les TPE-PME, les banques, les universités et hautes écoles, les centres de recherche, les pouvoirs publics (régionaux et locaux), les fédérations professionnelles, etc. Présents à l’échelon local, les Invests viennent compléter – de manière décentralisée au plus près des entreprises – l’offre des outils financiers régionaux, en apportant un soutien financier à des projets porteurs pour la transition économique territoriale par le développement d’infrastructures économiques. »
Dans le cadre de l’évolution de la nouvelle structure fusionnée des acteurs financiers Wallons : Wallonie Entreprendre, le Gouvernement wallon nous conforte donc dans un rôle de proximité que nous avons toujours assumé, et que nous continuerons à endosser avec enthousiasme, professionnalisme et détermination, que le contexte macro-économique se révèle à nouveau délicat ou non, d’ailleurs. Car parfois, il ne faut pas retarder outre-mesure ses investissements quand la crise gronde, il faut aussi oser, pour être en mesure d’avancer plus vite dès que l’horizon se dégage…
Christian Verdonck
Président du Conseil d’administration
Commentaires récents